Le glaucome
Le glaucome est une maladie des nerfs optiques qui touche 10 % de la population française après 70 ans. Même si sa fréquence augmente avec l’âge et surtout après 40 ans, il peut survenir à tout âge. On estime qu’en France environ 500 000 patients souffrent de glaucome sans le savoir.
Il s »agit d’une maladie potentiellement cécitante (peut rendre aveugle). Le traitement est efficace (collyres, chirurgie, laser). La plupart des patients ne présentent pas de symptôme à un stade initial de la maladie.
Définition : le glaucome
Le glaucome est une neuropathie optique progressive, cela signifie que le nerf optique se dégrade de façon irrémédiable en l’absence de traitement.
Le facteur de risque principal est l’excès de pression dans les yeux (pression intraoculaire).
Il existe plusieurs formes de glaucome, classiquement les glaucomes à angle ouvert et les glaucomes à angle fermé.
Il peut survenir à tout âge, même chez les bébés (glaucome congénital).
Causes et symptômes
Il existe plusieurs formes de glaucome, en fonction du mécanisme d’apparition.
L’angle iridocornéen est une structure à l’intérieur de l’œil, où se situe un filtre (trabéculum) qui draine le liquide de l’œil (humeur aqueuse).
Glaucomes à angle ouvert
La forme la plus fréquente est représentée par le glaucome primitif à angle ouvert.
Dans la plupart des cas, il existe un excès de pression intraoculaire (hypertonie intraoculaire).
Quand la pression intraoculaire est normale, il s’agit d’un glaucome à pression normale. Chez l’enfant, on parle de glaucome juvénile.
Les glaucomes à angle ouvert peuvent-être secondaires à certaines maladies de l’œil :
- Glaucome pigmentaire (associé au syndrome de dispersion pigmentaire).
Du pigment se libère de l’iris, il reste en suspension dans l’œil, et a tendance à s’accumuler et à boucher le trabéculum (filtre de l’angle).
- Glaucome pseudo exfoliatif (associé à la pseudo-exfoliation capsulaire).
Certaines structures à l’intérieur de l’œil ont tendance à peler, libérant du matériel fibrillaire. Ce matériel peut s’accumuler et progressivement boucher le trabéculum (filtre de l’angle). Une cataracte est souvent associée.
- D’autres maladies de l’œil peuvent provoquer des glaucomes à angle ouvert (inflammation chronique, saignement dans l’œil…)
- Un traumatisme peut engendrer un glaucome à angle ouvert, souvent en endommageant le filtre situé dans l’angle (trabéculum).
- Certains médicaments peuvent le générer.
Il s’agit principalement des corticoïdes pour les glaucomes à angle ouvert.
- Des maladies d’ordre général comme le diabète, peuvent occasionner un glaucome.
Glaucomes à angle fermé
Ce mécanisme est plus rarement retrouvé en France (plus fréquent en Asie).
Anatomiquement, l’angle irido-cornéen du patient est plus étroit et il peut se fermer dans certaines conditions (obscurité, médicaments…).
Si l’angle se ferme de façon brutale, on parle de crise aiguë de fermeture de l’angle. Il s’agit d’une urgence, l’œil devient très douloureux en raison de la pression intraoculaire très élevée, le pronostic peut être dramatique pour le nerf optique.
L’angle peut aussi fermer de façon intermittente ou chronique.
L’angle peut être étroit de façon primitive (par exemple chez certains patients hypermétropes) ou de façon secondaire (cataracte très épaisse, diabète sévère, traumatisme…).
Certains médicaments sont contre-indiqués pour les glaucomes à angle fermé. Il s’agit de médicaments à effets atropiniques (certains antidépresseurs, médicaments donnés contre l’incontinence urinaire…).
Glaucome congénital
Il s’agit d’une forme particulière survenant chez le bébé. Il est lié à des anomalies anatomiques de l’œil. Il existe des formes familiales. Le traitement est en général urgent et chirurgical, dans un centre spécialisé.
Hypertonie intraoculaire
Certains patients ont un excès de pression dans les yeux sans glaucome associé.
Parmi ces patients, certains en développeront un. Pour cette raison, ces personnes sont suivies de façon rapprochée, et peuvent parfois bénéficier d’un traitement si l’on estime que le risque glaucome est élevé.
Diagnostic de glaucome
Lors de l’examen ophtalmologique, des facteurs de risque de glaucome sont recherchés : antécédents familiaux de glaucome, diabète, prise de corticoïdes…
Des signes cliniques orientent l’ophtalmologiste : excès de pression dans les yeux, angle étroit, nerf optique creusé.
La vision est altérée un stade tardif de la maladie. Au début, le champ visuel périphérique se dégrade mais le malade ne s’en rend pas compte. Au stade de glaucome agonique (terminal), la baisse de vision est profonde, irrémédiable, pouvant conduire à la cécité totale.
L’œil peut être douloureux (douleur profonde) si la pression intraoculaire est très élevée.
Une fois le diagnostic de glaucome évoqué, il est indispensable de le confirmer avec des examens paracliniques complémentaires : Champ visuel, OCT du nerf optique
D’autres examens pourront être demandés en fonction des patients.
Pourquoi traiter un glaucome ?
Il est absolument indispensable de traiter un glaucome dès le diagnostic.
En effet, il constitue la deuxième cause de cécité en France, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge ou DMLA.
Les traitements sont efficaces, le but est de bloquer ou ralentir la progression de la maladie, en faisant baisser la pression intraoculaire.
Traitement du glaucome
La grande majorité des patients pourront être traités efficacement avec des collyres à instiller quotidiennement.
Pour certains patients, un traitement par laser peut être proposé.
La chirurgie est réservée aux cas les plus sévères ou aux glaucomes réfractaires.
À noter que de nouveaux traitements chirurgicaux ont fait leur apparition récemment, ils s’adressent aux patients devant être opérés de la cataracte (pontages trabeculaires avec stents type istent®, XEN®…).